Tou BiChvat a pour traduction littérale de l’hébreu au français « Le 15 du mois de Chvat ».
Cette fête (plus précisément « demi-fête » car les travaux n’y sont pas interdits) a été instaurée dans la Michna, premier recueil de la loi orale ayant précédé le Talmud ; pour rappel aussi, les commandements du Judaïsme sont définis par la Torah (loi écrite) complété par le Talmud. Elle a pour objet de célébrer « le nouvel an des arbres », et elle renvoie au moment de la « montée de la sève » qui précède l’éclosion du Printemps.
Cela peut sembler surprenant pour une fête tombant en Europe entre la mi-janvier et la mi-février, mais correspond tout à fait au climat méditerranéen de la Terre d’Israël. Aucun cérémonial particulier n’est associé au départ à cette fête ; il existe des interprétations différentes de ce commandement, comme le déclin de la saison des pluies, ou le début de la saison de plantation des nouveaux arbres – les rabbins y voyant en outre une injonction à ne pas se contenter des arbres fruitiers déjà présents, et à en planter d’autres pour leurs enfants.
La période de la Michna correspond au troisième siècle de l’ère chrétienne. Bien plus tard, à partir du XVIème siècle et de l’arrivée en terre d’Israël d’exilés d’Espagne, la fête va prendre une dimension nouvelle : la consommation de fruits est alors présentée par des kabbalistes comme un « acte de réparation », d’où le rituel de manger trente espèces du pays, entrecoupées de coupes de vin. Aujourd’hui, au-delà de l’extrême diversité culturelle du peuple juif et du degré variable de pratique religieuse dans la Diaspora et en Israël, Tou BiChvat est une fête joyeuse, largement respectée et marquée par un repas partagé où les fruits sont à l’honneur.
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