0 : dans les jours qui précèdent Rosh Hashana et entre Rosh Hashana et Kippour, tous les matins (sauf Shabbath), il y a avant le lever du soleil un office spécifique de demande de pardon (seliha) qui comporte des aveux individuels de faute (sous forme de poèmes) pour lesquelles nous demandons le pardon. Il y a une confession collective où nous énumérons ensemble des péchés, dans l’ordre alphabétique hébreu ; cette utilisation, comme dans d’autres endroits de la liturgie quotidienne de l’année, 0 de l’alphabet souligne que la liste veut représenter un tout au-delà des mots eux-mêmes. Et on proclame deux fois les « attributs de Dieu » tels qu’Il les a annoncés à Moïse lors du pardon du péché du veau d’or Éternel, Éternel, Dieu miséricordieux et compatissant, lent à la colère, plein de grâce et de vérité, qui accordes Tes faveurs jusqu’à mille générations, qui supporte la faute, le péché, la transgression et les absous. Pardonne nos fautes et nos péchés et fais de nous Ton héritage.

Rosh Hashana (tête de l’année) n’apparaît pas dans la Torah comme le jour de l’an. C’est une expression tardive : la Torah écrit (Lévitique 23 : 24).  Au septième mois, le premier jour du mois, aura lieu pour vous un repos solennel ; commémoration par une fanfare, convocation sainte. Le déroulement des mois dans la Bible commence au mois de Nissan, celui de Pessah, la Pâque. L’Exode (12.1) dit : Ce mois-ci est pour vous le commencement des mois ; il sera pour vous le premier des mois de l’année. Selon la Bible l’année commence à la sortie d’Égypte et à la naissance du peuple d’Israël. La tradition associe le premier jour du septième mois à la création de l’homme (Genèse 1) et nombre de prières associent la création du monde et celle du peuple d’Israël. Rosh Hashana est appelé aussi yom hadin, jour du jugement et yom teroua jour de la fanfare et ce jour est marqué par un nombre très important de sonnerie du shofar pendant les offices du jour de Rosh Hashana.

Kippour : les versets suivant du Lévitique (26-32) disent mais au dixième jour de ce septième mois, qui est le jour des ­expiations, il y aura pour vous une convocation sainte ; vous mortifierez vos personnes, vous offrirez un sacrifice à ‘Éternel et vous ne ferez aucun travail en ce même jour car c’est un jour d’expiation, destiné à vous réhabiliter devant l’Éternel votre Dieu. Toute personne qui ne se mortifiera pas en ce même jour sera supprimée de son peuple … loi perpétuelle pour vos générations … C’est ce commandement de mortification qui introduit l’idée de jeûne (le mot jeûne n’apparaît pas explicitement dans la Torah). La description de ce que le grand prêtre faisait ce jour-là apparaît en Lévitique 16 et c’est là qu’on trouve l’origine de l’expression « bouc émissaire ». Celui-ci est le bouc envoyé dans le désert, une fois que le grand-prêtre l’aura envoyé dans le désert. Après avoir procédé à la propitiation en sacrifiant un premier bouc au Temple, Aaron appuiera ses deux mains sur la tête du bouc vivant, confessera toutes les iniquités des enfants d’Israël … et les ayant fit passer sur la tête du bouc l’enverra dans le désert …  La célébration de la journée de Kippour s’étale sur 25 heures avec nombre de citations bibliques (en particulier Isaïe  et Ezéchiel) , de commentateurs divers, de poèmes liturgiques. On y répète plusieurs fois les confessions déjà faites pendant les selihoth. Dans l’extrême fin de l’office qui clôt la journée on répète 7 fois Adonaï Hou Haelohim l’Éternel c’est Lui qui est Dieu.

Les jours austères les 10 jours qui vont de Rosh Hashana à Kippour sont appelés Jours austères ou jours de repentir (en hébreu yamim noraïm qui signifie littéralement jours redoutables).  On y demande de nombreuses fois que Dieu nous inscrive dans le livre de la vie. Une prière centrale de Rosh Hashana et de Kippour correspond bien à l’idée de jours redoutables. Les premiers mots peuvent paraître brutaux mais la dernière phrase montre comment éviter des mots redoutables : « au jour de Rosh Hashana l’arrêt est prononcé et il est scellé le jour de Kippour. Le Souverain Juge décide  qui vivra et qui mourra qui par l’épée et qui pas par l’épée, qui par la faim et qui pas par la faim  …  MAIS LE REPENTIR, LA PRIERE ET LA CHARITÉ OBTIENNENT LA GRÂCE DU PÉCHEUR. Cela rejoint un des thèmes centraux de toute cette période : le peuple retourne à Dieu et en réponse Dieu retourne au peuple. C’et ce que nous apportent les versets 1-3 et 8-10 du chapitre 30 du Deutéronome (lus systématiquement le Shabbath qui précède Rosh Hashana) En hébreu le verbe shouva, retourne, apparaît 7 fois mais la plupart des traductions ne le traduisent pas avec le même verbe, ce qui fait perdre une partie de l’idée. Je les cite dans la traduction d’André Chouraqui dont la mémoire est si chère dans notre Fraternité d’Abraham. vv.1 à 3 Lorsque ceci t’adviendra, la bénédiction et la malédiction que je t’ai présentées, si tu les retournes en ton cœur parmi les nations où le Seigneur ton Dieu t’aura repoussé ; si tu retournes vers le Seigneur ton Dieu et si tu écoutes Sa voix … Alors le Seigneur ton Dieu retournera avec tes captifs et te fera grâce ; il retournera et te rassemblera à nouveau d’entre tous les peuples. »… vv.8 à 10 et toi tu retourneras et tu écouteras la voix du Seigneur. … Le Seigneur te comblera de biens dans toute l’œuvre de tes mains … car le Seigneur retournera avec toi pour la liesse comme dans sa liesse pour tes pères. Du moins si tu écoutes la voix du Seigneur ton Dieu en observant Ses commandements et ses décrets inscrits dans le livre de cette loi, si tu retournes au Seigneur ton Dieu de tout ton cœur et de toute ton âme.

 

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