PRINTEMPS 2017
En cette période de printemps où nous nous préparons à célébrer Pessah, Pâques et le Voyage Nocturne, rappelons que l’idéal que proclament nos trois familles monothéistes est un idéal d’amour et de solidarité avec notre prochain, idéal de justice et de paix dans nos sociétés, dans le respect des Droits de l’Homme.
Une confirmation que cet enseignement est commun à nos trois familles spirituelles se trouve dans une conférence internationale qui vient de se dérouler, du 28 février au 3 mars au Caire à l’initiative de l’Université Al-Azhar, sur le thème « Liberté et citoyenneté – diversité et complémentarité ».
Cette conférence, à laquelle participaient de hauts dignitaires sunnites, chrétiens – dont le Cardinal Tauran, et chiites, portait sur la réforme de l’Islam, le dialogue inter-religieux, la dénonciation du terrorisme pratiqué au nom de la religion et la citoyenneté. Elle préface l’importante visite que le Pape François doit faire au mois d’Avril 2017 à cette même Université Al Azhar du Caire.
Nous en rendrons largement compte dans le N° 174 de notre revue. Citons simplement ici l’article 1er de la Déclaration finale :
« Tous les citoyens sont égaux dans l’islam » :
1. La notion de citoyenneté est bien ancrée dans l’islam. Son rayonnement premier figure dans la Constitution de Médine et les pactes et documents du Prophète qui ont suivi, qui réglementent les rapports entre musulmans et non-musulmans. De ce fait, le concept de citoyenneté n’est pas une solution importée, mais une actualisation de la première pratique musulmane du pouvoir par le Prophète, dans la première société musulmane fondée.
Cette pratique ne comprenait aucune discrimination ou exclusion à l’encontre d’une quelconque fraction de la société de l’époque, mais prévoyait l’exercice de politiques basées sur la pluralité des religions, des races et des couches sociales, une pluralité opérant dans le cadre d’une citoyenneté entière et égalitaire telle que figurant dans la Constitution de Médine concernant les différentes classes sociales au niveau de la religion et des coutumes. La Constitution de Médine stipulait que les non-musulmans et les musulmans partagent les mêmes droits et les mêmes devoirs.
Partant, les sociétés arabes et islamiques possèdent un patrimoine bien ancré de pratique du vivre-ensemble au sein d’une même société marquée par la diversité, le pluralisme et la reconnaissance réciproque.
Étant donné que ces invariables, valeurs et coutumes tolérants envisagent des défis intérieurs et extérieurs, Al-Azhar, le Conseil des Sages musulmans et les chrétiens de l’Orient se rencontrent de nouveau aujourd’hui pour confirmer la foi dans l’égalité entre les musulmans et les chrétiens dans les patries, les droits et les devoirs puisqu’« ils forment une seule nation. Les musulmans ont leur religion et les chrétiens ont la leur ».
Ainsi, les responsabilités sont partagées entre tout le monde.
Bonnes fêtes à tous
Edmond Lisle
Président de la Fraternité d’Abraham
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