Étaient présents pour le Comité : Mme Karima Berger, MM Karim-Hervé Benkamia, Friedrich Bokern, David Capitant, François Clavairoly, Bernard Esambert, Pierre Laffitte, Rabbin Rivon Krygier
MM. Mohamed Moussaoui, et James Woody, également présents, rejoignent le Comité Directeur.
Pour le Comité Directeur : Edmond Lisle qui présidait la séance, 2015-CA , Foudil Benabadji, Jean Corcos, Pierre Labadie, Nicolas Rabaté, Pascal Roux, Djelloul Seddiki, Michel Sternberg.
Excusés : Roland Burrus, Claudine Frand, Jean-Claude Lalou, Jean-François Lévy.
Après avoir remercié la Mosquée de Paris, lieu de naissance de la Fraternité d’Abraham il y a près de 50 ans, qui reçoit la réunion annuelle du comité stratégique, Edmond Lisle souligne que celle-ci se tient alors que se perpètrent dans le monde de plus en plus d’attentats à la liberté de conscience, et de meurtres au nom de Dieu en particulier au lendemain des assassinats de journalistes parce qu’ils étaient libres, de juifs parce qu’ils étaient juifs et de policiers parce qu’ils garantissent la sécurité civile. Il rapproche ces actes des exterminations de masse qui, ce jour-même, au camp d’Auschwitz-Birkenau et dans bien d’autres lieux, sont rappelés à la conscience de l’humanité. Quelles actions notre association peut-elle entreprendre afin d’unir nos efforts à ceux qui luttent contre les totalitarismes, afin de manifester notre fraternité à l’égard de leurs victimes, afin de contribuer à l’amélioration de la vie économique et sociale, à l’éducation et à la pacification des esprits? Dans un tel contexte, quelles orientations le comité propose-t-il au comité directeur de la Fraternité d’Abraham ?
Amélioration de la vie économique et sociale
I.Éthique de la société marchande
L’action de la Fraternité d’Abraham, déjà entreprise à l’initiative de Bernard Esambert lors d’un précédent comité, est rappelée— élaboration d’un texte de portée internationale visant à maintenir un encadrement spirituel et humaniste à l’activité économique et financière dans le monde. Cette action implique l’appel à des personnalités d’origine très diverses à la fois par leurs origines, leurs compétences, tout en veillant à ce que leur choix assure au projet un niveau suffisant de notoriété. Bernard Esambert donne des précisions sur la mise en œuvre — nombre et qualité des personnes acceptant d’ores et déjà de coopérer, parrainage actif de l’Académie des sciences et de l’Académie des sciences morales et politiques de l’Institut de France, création de la fondation « Éthique et Économie ». Quel que soit le cheminement à retenir pour parvenir à l’élaboration d’un texte (colloque, entretiens individuels, succession de réunions de travail…), un texte de base doit être proposé par les initiateurs du projet. La version française de cette base de travail rédigée sous la direction de B. Esambert, est jointe à la présente note.
Plusieurs observations sont faites. Sur la destination de ce texte : l’accent devrait être mis sur la responsabilité individuelle de chacun et pas seulement des décideurs ; le texte doit donc être conçu pour s’adresser au plus grand nombre.
Sur l’articulation de cette action et de l’action politique : ce texte doit pouvoir être mis à la disposition du Parlement Européen dans la perspective de créer les conditions de « rapports d’initiative » de la part de députés (F. Bokern).
La préoccupation du respect de notre environnement naturel devrait être incluse.
II. Le projet de la Fondation Sophia Antipolis
Le sénateur honoraire Pierre Laffitte, président de la Fondation, présente ce projet (voir note jointe) auquel il propose qu’aux côtés de l’École des Mines de Paris et du Cercle des Bernardins déjà parties prenantes, la Fraternité d’Abraham s’associe. Il s’agit en répertoriant, et coordonnant des initiatives très nombreuses émanant de milieux très divers, de contribuer à éradiquer, principalement dans le monde euro-méditerranéen, une partie des causes du « djihadisme » : activité économique trop exclusivement centrée sur la recherche du profit (voir l’expérience des Sociétés à Objet Social Élargi) et déficit d’éducation. S’appuyer sur et élargir l’action des « technopoles » du type Sophia-Antipolis, dans la région et mobiliser l’action de groupes de jeunes (Co-exister…).
III. Promotion d’une meilleure connaissance du Fait religieux
Foudil Benabadji évoque son expérience à Chambéry où il s’efforce, par la voie d’affiches, de mieux faire connaître le fait religieux à l’école. Il évoque aussi son expérience d’aumônier de prisons où un immense travail est à faire auprès de détenus en situation de désespoir mental et souvent d’un très faible niveau de formation (vocabulaire limité, absence de savoir-faire professionnel…) : proie facile pour les recruteurs de « djihadistes ».
Education et pacification des esprits
L’importance de la formation des religieux est soulignée et la coordination sur ce plan des différentes organisations religieuses entre elles et avec l’éducation nationale (D. Seddiki). Egalement l’importance de la « morale » à l’école, des valeurs de fraternité et de respect. Une actualisation et un approfondissement du numéro spécial de la revue de la Fraternité d’Abraham consacré à l’éducation (N°159 d’octobre 2013) seront mis en œuvre. La nécessité d’être présents sur internet : les efforts entrepris avec la création d’un nouveau site seront amplifiés.
Fraternité à l’égard des victimes des totalitarismes
L’expérience de « Relief & Reconciliation for Syria » (association de droit belge) est présentée par Friedrich Bokern, son Président : Voir le site de l’association.
L’action menée depuis deux ans réunit, malgré leur appartenance à des camps souvent ennemis, des populations concentrées à la frontière libano-syrienne ; il s’agit de donner une instruction de base à des jeunes déscolarisés du fait de leur situation de réfugiés, et de les soustraire ce faisant, aux influences des extrémistes de tout bord. L’afflux de fugitifs est tel que l’on peut dire de la situation qu’elle constitue la plus grande crise de réfugiés depuis la IIème guerre mondiale.
Un partenariat avec la Fraternité d’Abraham est proposé. Il peut revêtir différentes formes : visite sur place de responsables de l’association, mise à disposition de notre site pour étoffer les moyens humains (volontaires compétents en matière d’éducation) et financiers (possibilité d’utiliser la fondation Éthique et Économie), conseil d’orientation.
A ce propos l’accent est mis sur le sentiment d’injustice ressenti par des populations qui mettent en parallèle leur détresse avec l’indifférence ou l’inactivité de démocraties pourtant promptes à se mobiliser lorsqu’elles sont directement touchées et le plus souvent de façon moindre. Ce sentiment peut produire des effets désastreux lorsqu’il est exploité par des extrémistes.
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